Les plus vieux oliviers du monde et les trésors millénaires de Crète

L’olivier, emblème de la Méditerranée, fascine par sa beauté majestueuse et sa longévité exceptionnelle. Symbole de paix, de sagesse et de prospérité, il est aussi le témoin silencieux de l’histoire humaine. Certains spécimens, répartis dans plusieurs régions du monde, ont survécu des millénaires et continuent de produire des fruits aujourd’hui. Parmi les plus anciens, on retrouve plusieurs oliviers millénaires en Crète, une île grecque chargée d’histoire et au climat idéal pour ces arbres qu’on y compte au nombre de 30 millions.

Les plus vieux oliviers du monde

À travers le monde, des oliviers très anciens se dressent comme des sentinelles de l’histoire. De l’Espagne au Liban, de l’Italie à Israël, ces arbres ont non seulement survécu aux siècles, mais ont également joué un rôle central dans les civilisations méditerranéennes. Parmi les oliviers les plus célèbres, on trouve l’olivier de Saint-Antoine à Taormine en Sicile, âgé de plus de 2 000 ans, et l’olivier de Bethléem, vieux de plus de 5 000 ans selon certains.

Cependant, c’est en Crète, cette île baignée de soleil et de légendes, que l’on trouve certains des oliviers les plus anciens et les plus impressionnants. Avec un climat doux, une terre fertile et un lien profond avec la culture minoenne, la Crète est depuis des millénaires une terre d’oliviers. Quatre d’entre eux se distinguent particulièrement : l’olivier de Kavousi, l’olivier de Vouves, l’olivier de Samonas et l’olivier de Kato Tripodo. Ils sont non seulement des monuments naturels, mais aussi des témoins de la richesse historique et culturelle de l’État.

L’olivier de Kavousi : authentique sculpture végétale

Situé près du village de Kavousi, dans la région de Lassithi, l’olivier de Kavousi est l’un des plus anciens de Crète, avec une estimation d’âge qui varie entre 3500 et 5000 ans. Ce majestueux olivier appartient à la variété locale « mastoeidis », connue pour sa robustesse et sa résistance. Sa taille imposante, avec un tronc noueux et torturé, évoque l’ancienneté et la force tranquille de la nature. Ce spécimen est devenu un véritable monument naturel, classé comme tel par les par les autorités locales.

L’olivier de Kavousi, en plus de sa dimension écologique et historique, une valeur symbolique forte. Il est le témoin de la civilisation minoenne, l’une des plus anciennes civilisations d’Europe, qui utilisait déjà l’huile d’olive pour la cuisine, les soins du corps et même les cérémonies religieuses. Autour de cet arbre, de nombreux vestiges archéologiques ont été découverts, témoignant de l’importance de l’olivier dans la vie quotidienne des anciens Crétois.

Cet olivier mesure 6,90 m de hauteur, avec un diamètre de 10,90 m dans la partie la plus large de sa couronne végétale. Son tronc présente un diamètre de 7,10 m à la base et de 4,90 m à une hauteur de 80 cm, où l’on peut également mesurer un périmètre de 14,20 m. Selon les estimations obtenues grâce à la dendrochronologie, son âge est d’environ 3 250 ans, ce qui signifie qu’il a commencé à pousser à la fin de l’époque du Minoen récent, entre 1350 et 1100 avant J.-C.

L’olivier de Vouves : le plus célèbre avec un tronc de 14,2m de diamètre

Probablement l’olivier le plus célèbre de Crète, l’olivier de Vouves se trouve dans le village du même nom, dans la région de La Canée. Il est estimé à plus de 3 000 ans, bien que certaines analyses prévoient qu’il pourrait avoir plus de 4 000 ans. Cet olivier est toujours en pleine production, et son huile est considérée comme l’une des meilleures de la région.

Avec son tronc massivement creusé par les siècles, l’olivier de Vouves fascine par son apparence. Il a été reconnu en 1997 comme monument naturel, et une partie de son bois a même été utilisée pour la fabrication des couronnes des vainqueurs lors des Jeux olympiques d’Athènes en 2004 et de Pékin en 2008. Ce géant, véritable trésor vivant, continue d’inspirer les visiteurs du monde entier.

L’olivier de Vouves présente des dimensions impressionnantes avec son tronc creux, mesurant 4,50 m de diamètre à la base et 3,70 m à 1,30 m du sol. Bien que sa hauteur ne soit que de 6,50 m, il se distingue par une couronne atteignant un diamètre de 10,30 m et un périmètre de feuillage de 25,80 m. Son âge, estimé à environ 3000 ans, la place aux alentours de 1000 avant notre ère, ce qui correspond au début de la période grecque.

L’olivier de Samonas : remarquable par ces 8 troncs

Situé dans le petit village de Samonas, près de La Canée, l’olivier de Samonas est un autre joyau millénaire. Bien que moins célèbre que ses cousins l’olivier de Vouves ou l’olivier de Kavousi, il n’en est pas moins impressionnant par son ancienneté et sa robustesse.

Cet olivier est lui aussi un témoin vivant de l’histoire ancienne de la Crète, ayant traversé les siècles et les bouleversements de l’île sans fléchir. Malgré sa notoriété moindre, l’olivier de Samonas reste une icône de résilience. Niché dans un paysage pittoresque, cet arbre semble capturer l’essence même du lien entre l’homme et la nature, un lien indissociable de l’histoire de la Crète. Le village environnant est également analysé de vestiges, renforçant l’impression que cet olivier est à la fois un témoin et un gardien des époques passées.

Selon les données établies sur place, le tronc de cet arbre présente un diamètre de 6,7 m à la base et de 5,25 m à 0,90 m de hauteur, où son périmètre atteint 12,90 m. L’arbre s’élève à 13,5 m de haut, avec une couronne qui s’étend sur un diamètre de 15,70 m dans sa plus grande partie. Son âge est estimé à environ 3000 ans, ce qui correspond à une origine située entre 1100 et 800 avant J.-C., durant les périodes subminoenne et géométrique.

L’olivier de Kato Tripodo : une forme hors du commun

Dans la région plus isolée de Kato Tripodo, un autre olivier millénaire veille silencieusement. Moins connu des touristes, l’olivier de Kato Tripodo est un trésor caché pour ceux qui cherchent à explorer des lieux moins fréquentés. Cet arbre, tout aussi ancien que ses homologues, se dresse au milieu d’un paysage agricole encore marqué par les traditions ancestrales. Cet olivier symbolise le lien profond entre les habitants de Crète et la terre qui les nourrit. Ici, l’olivier n’est pas seulement un arbre, mais un véritable héritage vivant, transmis de génération en génération. Les agriculteurs locaux, conscients de la valeur de cet arbre, veillent à sa préservation avec soin et respect.

D’après les informations du panneau à Kato Tripodo, l’olivier de Kato Tripodo atteint une hauteur de 11,88 m. Sa couronne s’étend sur un diamètre de 14,90 m dans sa partie la plus large. Le tronc mesure 7,76 m de diamètre à la base, et 4,60 m à 1 m de hauteur, où l’on enregistre également un périmètre de 11,30 m. Son âge est estimé à environ 2600 ans, ce qui situe son origine à l’époque Archaïque, entre 650 et 500 avant J.C.

Les oliviers en région Grenobloise

Les oliviers millénaires de Crète ne sont pas seulement des monuments naturels ; ils sont les gardiens d’une longue histoire qui remonte aux origines de la civilisation méditerranéenne. Ces arbres, dont certains ont plus de 3 000 ans, continuent de produire des olives et d’inspirer admiration et respect. Pour tout amateur de nature, d’histoire ou de paysage, ces oliviers sont des incontournables, rappelant la puissance et la beauté intemporelle de la nature.

Les oliviers, bien que traditionnellement associés aux régions méditerranéennes, trouvent également leur place en Isère, où certains microclimats et terrains favorables permettent leur culture. En raison de leur robustesse et de leur capacité à s’adapter à des conditions variées, ces arbres symboliques de paix et de longévité ont réussi à s’implanter dans cette région aux hivers plus rude. En Isère, les oliviers sont souvent cultivés en petite quantité, principalement à des fins ornementales ou pour la production d’huile d’olive en faible volume. Ces arbres sont particulièrement prisés pour leur aspect esthétique, avec leurs troncs noueux et leurs feuillage argenté, qui apportent une touche méditerranéenne aux jardins et paysages de la région.

Le climat en Isère, bien que plus froid en hiver, permet la culture d’espèces d’oliviers plus résistances au gel, comme l’olivier ‘Aglandau’ ou ‘Bouteillan’. Certaines techniques, telles que la protection hivernale des arbres, sont souvent mises en place pour garantir leur survie et leur productivité. La présence d’oliviers en Isère témoigne de la diversité agricole de cette région, où l’on parvient à allier traditions méditerranéennes et spécificités locales pour perpétuer la culture de cet arbre.

De plus, l’aire de répartition des oliviers qui se trouve autour du bassin méditerranéen est amenée à évoluer avec les changements climatiques. Les oliviers sont amenés à prospérer de plus belle dans notre région dans les années à venir.